Des failles majeures dans le Plan d’action pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023
Le 27 décembre 2017 – Le Réseau communautaire en santé mentale (COSME) vient de rédiger un document d’analyse du Plan d’action pour l’inclusion économique et la participation sociale, rendu public le 10 décembre 2017. Dans ce document, le COSME n’accueille favorablement qu’une partie des annonces faites par le gouvernement québécois. C’est ainsi qu’il salue la hausse progressive du revenu de 84 000 personnes vivant des contraintes sévères à l’emploi dont 36 000 ont des troubles de santé mentale.
Voici dans le graphique ci-dessous le montant des prestations auxquelles devraient s’attendre les personnes seules vivant avec des contraintes sévères à l’emploi. Entre 2017 et 2022, elles verront leurs prestations augmenter de 46 %.
Le nouveau plan d’action gouvernemental contient néanmoins de nombreuses failles qui méritent d’être soulignées :
Une attente cruelle de six ans
Les personnes qui demanderont de l’aide sociale en raison d’incapacités physiques, intellectuelles ou de santé mentale ne pourront bénéficier de ces nouveaux barèmes avant six ans.
63 000 personnes oubliées
C’est le nombre d’adultes à l’aide sociale reconnus comme ayant des contraintes temporaires à l’emploi pour des raisons de santé ou d’âge. Ces derniers ne connaîtront aucune bonification de leur prestation, même si les trois quarts d’entre eux sont prestataires depuis plus de quatre ans.
Santé mentale et pauvreté, le lien que l’on ne veut pas voir
Parmi les 43 mesures et actions, « nous déplorons que nulle part on ne tienne compte du lien démontré par les études épidémiologiques entre la prévalence de la pauvreté et les problèmes de santé mentale qui affectent la population du Québec », déclare Charles Rice, président du COSME.
200 $ c’est trop peu ! Le Québec demeure parmi les derniers
Les personnes présentant des contraintes sévères pourront toucher 200 $ par mois d’un emploi à temps partiel au lieu du 100 $ actuel. Au-delà de 200 $, la personne ne pourra conserver que 10 % de l’excédent. Avec ce nouveau calcul, le Québec demeurera dans les derniers rangs, comparativement aux autres provinces canadiennes.
Pour l’intégration à l’emploi, il faut de nouvelles approches
Là non plus, il n’est pas fait mention dans le Plan d’action de nouvelles approches en terme d’intégration à l’emploi. Il en existe pourtant, comme dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean : « Des programmes communautaires d’intégration en emploi dans le milieu de travail régulier montrent de très bons résultats ici et nous pourrions nous en inspirer ailleurs au Québec », commente Cynthia Tardif, vice-présidente du COSME.
Pour lire la suite de notre analyse du Plan d’action pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023, accédez ici au document complet en version PDF.
Crédit photo : CC0 Pixabay.