La santé mentale doit devenir une priorité gouvernementale

Québec, le 22 mai 2014 – La publication d’un nouveau Plan d’action en santé mentale afin de remplacer celui terminé en 2010 vient d’être reportée à l’automne 2014.

« Nous profitons du dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale pour demander au gouvernement québécois et au ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Gaétan Barrette, de faire de la santé mentale une réelle grande priorité soutenue par l’ensemble de l’activité gouvernementale », a déclaré Charles Rice, porte-parole du Réseau communautaire en santé mentale (COSME) et directeur de l’Agir en santé mentale.

Au Québec, comme ailleurs dans le monde, les problèmes de santé mentale sont la première source d’incapacités selon l’Organisation mondiale de la santé. Ils sont particulièrement difficiles à vivre pour les personnes qui les subissent et pour leurs proches. Les dommages humains et sociaux provoqués par la réponse insatisfaisante aux problèmes vécus sont sérieux et trop répandus comme nous le rappelle souvent l’actualité.

Tout le monde est concerné. Au Québec, plus d’une personne sur cinq présentera au cours de sa vie un trouble mental.

L’espérance de vie des personnes atteintes de troubles graves de santé mentale est en moyenne inférieure de 20 ans à celle rencontrée dans la population générale. Cette mortalité prématurée s’explique principalement par des problèmes de santé physique, en lien avec des conditions de vie et des déterminants sociaux défavorables à la santé.

Lors du lancement du Plan d’action en santé mentale 2005-2010, le ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, M. Philippe Couillard, a identifié la santé mentale comme devant être une grande priorité nationale. « Pourquoi une priorité ? Parce que les personnes aux prises avec un problème de santé mentale sont parmi les plus vulnérables de notre société, et, avouons-le, c’est un secteur d’activité qui n’a pas reçu l’attention qu’il méritait », constatait alors le ministre Couillard.

Dans son évaluation du Plan d’action en santé mentale 2005-2010, le Commissaire à la Santé et au Bien-être a cependant conclu que la priorisation du programme de santé mentale au sein du MSSS est restée somme toute grandement théorique étant donné que le financement pour la santé mentale n’a pas été rehaussé.

S’inspirer de l’OMS

Le milieu communautaire a déjà formulé plusieurs propositions pour bonifier le prochain Plan d’action, que ce soit dans le cadre du forum tenu par le ministre de la Santé et des Services sociaux en janvier dernier ou par des consultations menées par le milieu communautaire lui-même.

La première de ces propositions, inspirée du Plan d’action mondial sur la santé mentale 2013-2020 de l’Organisation mondiale de la santé, demande que le prochain Plan d’action en santé mentale soit une responsabilité interministérielle et gouvernementale et non pas uniquement celle du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Près de 2 000 citoyennes et citoyens du Québec ont signé la pétition du COSME demandant au gouvernement du Québec de déposer un nouveau projet de Plan d’action en santé mentale et de le soumettre à une large consultation publique, comprenant des audiences régionales, afin de procéder aux ajustements requis avant sa mise en œuvre. Le nouveau ministre et son équipe ont toutes les cartes en main pour répondre à leur attente.

La pétition a été déposée à l’Assemblée nationale par Québec solidaire, qui a maintes fois exprimé son appui au milieu communautaire. Le député de Mercier, le docteur Amir Khadir, demande au gouvernement d’y donner suite : « Les problèmes en santé mentale sont importants et peuvent entraîner des coûts sociaux élevés à long terme. Les enjeux en santé mentale doivent donc être une priorité et les démarches convenablement soutenues par des fonds adéquats, pour les groupes œuvrant sur le terrain et pour le réseau public de la santé et des services sociaux ».

« Nous attendons le nouveau Plan d’action en santé mentale avec espoir et nous voulons nous investir dans sa mise en œuvre. Le gouvernement québécois peut compter sur la volonté d’agir des personnes touchées par des troubles mentaux et leurs proches et sur celle des intervenantes et intervenants des organismes communautaires et du réseau des établissements de santé et de services sociaux », soutient Julie Nicolas co-porte-parole du COSME et directrice du RACOR en santé mentale.

Le Réseau communautaire en santé mentale (COSME) réunit des regroupements régionaux d’organismes communautaires œuvrant en santé mentale. Il vise à rejoindre les quelque 450 organismes communautaires en santé mentale du Québec quelle que soit leur mission (www.cosme.ca).

Renseignements :

Charles Rice, co-porte-parole du réseau COSME, (418) 255-0698

Julie Nicolas, co-porte-parole du réseau COSME, (514) 843-6610

Lien (à copier-coller dans votre navigateur) vers la vidéo officielle de l’Assemblée nationale du Québec pour le point de presse du COSME précédant le dépôt de la pétition :

http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/VideoAudioVisionneuse.html?adresse=http://diffusionm4.assnat.qc.ca/vsd/_definst_/41_1/AP/AP_20140522_0929_1391.mp4/Manifest

Les signataires :